D'après un rapport de la police de Vichy,
consultable aux Archives départementales du Tarn, la grande rafle du 26 août 1942, contrairement à d'autres villes du département
du Tarn a connu un échec assez marqué à Carmaux.
L'annonce de cette rafle par "Radio Londres"
a semble t-il été entendue et mise en application par les Juifs résidant dans cette ville (c'est la raison avancée par le
rapport).
Il n'y aurait eu, en effet, "que" quatre arrestations, douze personnes ayant fui Carmaux :
-BRILL
Arnold, 53 av de Rodez a quitté Carmaux avec bagages.
-FULSCH Rudolf, 92 av de Rodez a quitté Carmaux avec bagages.
-FULSCH Fajda, 92 av de Rodez a quitté Carmaux avec bagages.
-HERZFELD Jacob, 1 av de Rodez a quitté Carmaux
avec bagages.
-EMERICH Hans, 53 av de Monestiés a quitté Carmaux avec bagages.
-HOROWITZ Max, 53 av Jean Baptiste
Calvignac a quitté Carmaux avec bagages.
-KARPELES Richard, 44 av Albert Thomas a quitté Carmaux avec bagages.
-LIEBSTER
Hermann, id, a quitté Carmaux avec bagages.
-RASDOWITZ Walter, id, a quitté Carmaux avec bagages.
-MITTLER
Léopold, 78 av Jean Jaurès, a quitté Carmaux sans bagages.
-KOLLMANN Hugre, id, a quitté Carmaux sans bagages.
-NUDEL
Mendel, 4 av de Monestiés, a quitté Carmaux avec bagages.
-BRILL Rosa, 53 av de Rodez, arrêtée (mais pas déportée
: se référer en particulier au Mémorial de Serge Klarsfeld et aux listes des déportés du Tarn établies par Gérard Gobitz).
-NUDEL Fajda, 4 av de Monestiés, malade peut être arrêtée (le rapport ne le précise pas) mais non déportée ensuite.
(idem)
-JACHMANN Rosa, 68 av Jean Baptiste Calvagnac, arrêtée puis internée au camp de Saint Sulpice (Tarn) mais non
déportée. (idem) Par contre, son mari JACHMANN Louis, même adresse, né le 20 01 1892, de nationalité allemande, était
hospitalisé à Carmaux et fut donc arrêté à l'hôpital. Amené au camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), transféré ensuite
par le 5e convoi de Rivesaltes arrivé à Drancy le 15 09 42, il a été déporté le 16 09 42 à Auschwitz par le Convoi 33 sans
retour. (idem)
On peut remarquer deux choses : la majorité a préparé ses bagages et a dû fuir dans la
nuit (ou dès l'annonce de la rafle) car cette dernière a débuté très tôt le matin du 26. Ensuite beaucoup partageaient un
logement ou habitaient les mêmes avenues.
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Tous ces renseignements ont été fournis
par Olivier Héral (Castres). Vous pouvez accéder au site des Amitiés Judéo-lacaunaises dans la rubrique "Liens".
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